Le rclusoir d'lisabeth de Beaupond

Papa, maman ? O tes-vous passs ? O sont mes soeurs chries ? Et mes petits frres adors ? Il y a encore un instant, nous prenions le frais sur notre terrasse. J'entends encore les rires de mes jeunes frres. Pour quelle raison, tout coup fait-il si noir ? O suis-je ? je me sens si seule loin de vous, loin de tout. Et toi Hugo, tu me disais m'aimer, pour quelle raison, dsormais, ce silence ? Qu'ai-je fait ? Aurais-je offens notre Seigneur ?



Et si le sentiment profond d'injustice nourrissait le refus de la mort ? Si la colre, la haine devenaient l'lment essentiel de la survivance de l'tre ? L'on pourrait alors difficilement discerner la limite entre le monde des morts et celui des vivants ! Et puis, o situer le mal ? Selon quelle loi ? Par rapport quelle doctrine ? La dfinition du bien et du mal est peut-tre tout simplement une apprciation selon chacune des cultures voire plus encore, au-del de notre monde au coeur d'autres ralits ?

Malheur toi, si tu croises son chemin, elle peut tre partout et nulle part la fois. Sa souffrance laisse dans son sillage un champ de dbris dans nos esprits. Ceux qu'Elle ne tue pas, demeureront confus jamais, dans le dsarroi le plus total, ils auront bascul dans la folie. Ce n'est pas de sa faute, ce sont les Hommes qui l'ont rendue ainsi, ils l'ont cre. Elle est dsormais parmi nous, rdant dans notre monde. Que Dieu ait piti de nous.



Oh douleur, j'apporte les ronces,

Par la peur en vous, mes griffes s'enfoncent.