Le livre des mysteres

Oeuvre du noplatonicien Jamblique, n dans la seconde moiti du 3e sicle aprs J.-C. et dcd en 325. L'ouvrage, qui se divise en 10 livres, est une rponse la Lettre de Porphyre Anblon. Dans cette lettre, Porphyre attaquait la thurgie et spcialement les formes de divination pratiques par les ministres de l'art nouveau. La rponse prend la dfense de la thurgie.

Jamblique est, au dbut du IVe sicle de notre re, le troisime matre de l'cole no-platonicienne, aprs Plotin et Porphyre. Il en recueille la succession au moment o l'cole est aux prises avec un problme grave. Devant la monte du christianisme, un disciple de Pythagore et de Platon peut-il rester indiffrent et laisser prir les traditions religieuses de l'Antiquit, qui semblent faire partie de l'hritage culturel hellnique ? Par ailleurs, n'est-il pas urgent de revigorer cet hritage lui-mme en puisant aux sources orientales dont il est issu ? C'est, en effet, une opinion frquente chez les philosophes de cette poque que la plus haute sagesse mtaphysique et religieuse vient d'gypte o Pythagore et Platon eux-mmes sont alls chercher leur meilleure inspiration. Mais cette sagesse ne se prsente pas sous une forme exclusivement spculative. Elle se cristallise dans un ensemble touffu de pratiques minutieuses qu'on dsigne sous le nom de thurgie . Il faut entendre par l une sorte de sacramentalisme qui parfois dgnre en magie. Les rites thurgiques sont des signes sensibles auxquels les puissances divines auraient confr un pouvoir bnfique.

Alors que Plotin s'tait tenu dlibrment l'cart de cette liturgie, que son disciple Porphyre avait oscill de l'adhsion la critique, Jamblique s'engage rsolument dans la dfense de la thurgie. Il va tenter de justifier, et en mme temps d'purer, le paganisme menac en lui fournissant une base spculative. Mais cette alliance imprime au no-platonisme un caractre nouveau et inaugure une ligne dont Proclos, au Ve sicle, se